Un nouveau regard sur la carrière de Yayoi Kusama

Il aura fallu dix-sept ans de travail à la réalisatrice Heather Lenz pour achever son documentaire sur Yayoi Kusama, artiste vivante la plus vendue au monde. 

Désormais projeté en salles, Kusama: Infinity retrace le parcours de l’artiste japonaise. Le film explore ses débuts chaotiques jusqu’à sa gloire actuelle, et raconte dans le détail son processus créatif (on y apprend, entre autres, qu’elle ne s’embarrasse jamais de brouillons).

Yayoi Kusama, mère d’un univers kaléidoscopique fait de pois et de miroirs, star des espaces d’exposition et des réseaux sociaux, est aujourd’hui un monument vivant de l’art contemporain et de la pop culture. Mais qui se souvient qu’à son arrivée à New York, en 1953, elle inondait les galeries de colis contenant ses œuvres dans l’espoir que l’une d’entre elles s’y intéresse enfin ?

C’est là que réside l’intérêt de ce documentaire. Sexisme, racisme, maladie mentale, enfance dans un Japon ravagé par la guerre auprès d’une mère qui déchirait ses dessins : le film célèbre la carrière de Yayoi Kusama sans jamais faire l’impasse sur ses obstacles.

Il loue, au-delà du talent de l’artiste, le combat d’une femme hors du commun, déterminée à ce que l’establishment prenne son œuvre au sérieux. Une énergie que les années ne font pas disparaître. À 89 ans, l’artiste travaille à ses prochaines réalisations dans son atelier de Tokyo, entourée de son armée d’assistants.