“Oscar Oiwa. Rio, Tokyo, Paris : des villes et des jeux”, l’expo incontournable de la rentrée, à Paris

Zeus, dieu de l’Olympe (Rio), dessin au feutre et au fusain sur papier, triptyque, 300 x 670 cm ©Oscar Oiwa
Natif de São Paulo, originaire du Japon et grand amateur de la culture française, Oscar Oiwa dénote par sa mixité culturelle, ses fresques murales monumentales en noir et blanc et son trait à la fois précis et ironique, qui nous embarque dans son univers mi-réaliste et mi-fantastique. Pour la Maison de la Culture du Japon, Oiwa représente Rio, Tokyo et Paris d’une manière allégorique, où les villes sont vouées au chaos et où la nature est surexploitée.
Du 18 septembre au 14 décembre 2019, c’est à la Maison de la Culture du Japon qu’il s’expose au sein du parcours “Oscar Oiwa. Rio, Tokyo, Paris : des villes et des jeux”, accompagné des aquarelles et des peintures à l’huile de Makiko Tanaka et Camille Fontaine. Tous trois rendent hommage à leur façon aux Jeux Olympiques.
“Je voulais inviter Oscar Oiwa et en réfléchissant au thème de l’exposition je me suis rendue compte qu’il était lié d’un point de vue professionnel à ces trois villes”, nous explique Aomi Okabe, la commissaire de l’exposition.
Passionné de sport, il puise dans ces trois villes – auxquelles il est personnellement lié et qui ont pour point commun d’avoir accueilli ou d’accueillir prochainement cette rencontre sportive internationale – de la matière pour repenser notre vision du sport mais aussi le monde d’aujourd’hui avec humour et nostalgie.
À l’occasion de cette dernière exposition, Oscar Oiwa a réalisé au feutre trois fresques de 6,7 mètres de long, qui se complètent et qui représentent d’un point de vue aérien ces trois villes. On découvre alors quelques monuments et endroits emblématiques tels que la Tour Eiffel, le quartier de Shibuya ou encore la baie de Rio, ainsi que divers événements représentatifs de ces trois capitales olympiques.
Par exemple, pour représenter Paris, l’artiste a choisi d’illustrer la Révolution, faisant ainsi écho à la prise de la Bastille de 1789, la manifestation étudiante de mai 68 ou encore dernièrement les Gilets Jaunes.Ces œuvres aux narrations sarcastiques sont accompagnés de plusieurs peintures à l’huile à travers lesquelles Oiwa traduit de façon métaphorique sa vision personnelle de ces trois capitales olympiques.
“Cette expo parle d’une chose très simple : le dessin. Aujourd’hui, on constate une émergence considérable du digital et du numérique dans l’art contemporain. Seulement, que ce soit en Occident ou en Orient, les hommes ont toujours dessinés avec leurs mains. En partant de ce simple postulat, j’ai voulu mettre en avant cet art car il représente une très grande partie de ma vie et de ma carrière”, nous confie Oscar Oiwa.
L’exposition donne également la parole à deux autres artistes plasticiennes résidant à Paris : la japonaise Makiko Tanaka ainsi que la française Camille Fontaine, titulaire d’un master de peinture des Beaux-Arts de Tokyo.
Makiko Tanaka a choisi de représenter les JO à travers une frise chronologique de 6 mètres qui possède une multitude de détails et de couleurs. Celle-ci a été réalisée à l’aquarelle sur du papier japonais et représente chaque sport avec une minutie déconcertante. On peut notamment y apercevoir quelques compétiteurs des jeux paralympiques, Coubertin, Zeus ou encore la Tour Eiffel.
Avec une approche beaucoup plus minimaliste, Camille Fontaine s’est concentrée sur les différents lieux des compétitions et plus précisément sur certains détails des constructions. Grande aficionado des lignes et de la géométrie, l’artiste choisit par exemple d’illustrer un fond de piscine imaginaire (celle-ci n’a pas encore été construite) ou encore le Stade de France depuis la vue de la tribune présidentielle.
“Ce qui m’intéressait c’était de travailler sur cet espace vide de la pelouse car au Stade de France, elle est très travaillée: mi-naturelle et mi-synthétique. Pour moi, ce moment juste avant la compétition est un moment de recueillement, presque mystique. C’est un peu une sorte de jardin zen”, nous commente Camille.
Trois peintres, trois techniques et trois visions différentes qui viennent apporter un regard socio-culturel sur le sport, son histoire et son évolution. “Trois artistes riches de leurs approches et de leurs regards originaux célèbrent la fête des sports que l’humanité s’est transmise depuis les temps anciens jusqu’aux époques modernes et contemporaines. Sous la forme d’images du passé, de l’avenir proche et de l’avenir plus lointain de trois villes”, conclut la commissaire d’exposition.

Zeus, dieu de l’Olympe (Paris), dessin au feutre et au fusain sur papier, triptyque, 300 x 670 cm ©Oscar Oiwa

Zeus, dieu de l’Olympe (Tokyo), dessin au feutre et au fusain sur papier, triptyque, 300 x 670 cm ©Oscar Oiwa

Maracanã, 2019, huile sur toile, 45,5 x 61 cm ©Oscar Oiwa

Le Coq, 2019, huile sur toile, 45,5 x 61 cm ©Oscar Oiwa

Boxe, 2019, huile sur toile, 45,5 x 61 cm ©Oscar Oiwa

Une équipe charmante, 2019, aquarelle sur papier, 25 x 21,5 cm ©Makiko Tanaka

La piste rose – Vélodrome, 2019, huile sur toile, 40 x 50 cm, photo : Kyoko Kasuya ©Camille Fontaine

Maison de la Culture du Japon
101 bis Quai Branly, 75015 Paris
Jusqu'au 19 décembre 2019
www.mcjp.fr/fr/agenda/oscar-oiwaLES PLUS POPULAIRES
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