Plein cap sur BZH Photo, un festival de photographie où le Japon est à l’honneur

26.07.2019

TexteSolenn Cordroc'h

©Kodo Chijiiwa

La première édition du BZH PHOTO, un festival de photographie contemporaine en plein air, se tient du 25 au 29 juillet à Loguivy-de-la-Mer en Bretagne,  et met à l’honneur le partage et le dialogue interculturel entre le littoral breton et le littoral japonais.

Les deux instigatrices du festival, Camille et Chloé, ont invité le photographe japonais Kodo Chijiiwa qui propose, à travers 25 clichés accrochés jusqu’au 30 septembre à des mâts et bercés par les embruns bretons, sa propre sensibilité et son regard unique sur les Côtes-d’Armor. En février dernier, il a passé un mois à Loguivy-de-la-Mer, un long périple depuis son île verdoyante de Yakushima, dans le sud de l’archipel japonais. En parallèle de l’exposition qui s’étalera jusqu’à fin septembre, plusieurs temps forts viendront animer le festival du 25 au 29 juillet, comme un atelier participatif de photographie ou encore un atelier de cyanotype. Si le public répond présent, le festival BZH PHOTO sera de retour pour une seconde édition en 2020 et invitera, à nouveau en résidence, un artiste étranger en Bretagne.

Pour mieux comprendre les motivations des organisatrices du BZH PHOTO à établir un parallèle entre la Bretagne le Japon, Pen Magazine a souhaité poser quelques questions à Camille, l’instigatrice du festival.

D’où vient votre désir de mettre sur pied ce nouveau festival de photographie contemporaine, et plus spécifiquement en Bretagne?

Après avoir travaillé dans les archives de photographies anciennes, j’ai ressenti le besoin de partager ces trésors mais surtout d’accompagner les nouveaux créateurs de la scène contemporaine. En ce qui concerne la Bretagne, au-delà de la beauté époustouflante de ses côtes armoricaines, j’ai eu la chance de trouver un très bon accueil à Loguivy-de-la-Mer et de rencontrer des personnes chaleureuses qui m’ont donné la confiance de monter mon tout premier projet culturel.

Pourquoi avoir décidé d’inviter comme parrain du festival le photographe japonais Kodo Chijiiwa ?

Kodo Chijiiwa a accepté le défi d’ouvrir la résidence et de traduire en images les émotions et les expériences qu’il a vécues pendant son séjour breton. Après avoir découvert son travail à Arles mettant en avant la force de l’océan à Yakushima, j’ai souhaité l’inviter à découvrir l’estran afin qu’il nous offre son propre regard sur notre région, avec sa propre sensibilité.

Quel a été son approche de Loguivy-de-la-Mer et plus généralement la Bretagne ?

Kodo a écrit un texte très poétique, que l’on a décidé d’exposer aux côtés de ses photographies, dans lequel il nous révèle son ressenti. Il a été vraiment frappé par la beauté et la diversité des paysages offerts par ce littoral, et touché de comprendre que les habitants y soient si attentifs. Il a également été admiratif du respect que les gens d’ici éprouvent pour leur terre et la vérité des liens créés par la présence de cette nature. Son regard sur Loguivy est délicat et mystique, notamment de par sa technique qui consiste à réaliser de multiples prises de vue sur le même bout de pellicule avec sa Rolleiflex, ce qui donne lieu à une photographie éthérée.

Une des particularités du festival est sa volonté d’entamer un dialogue interculturel, sous quelle forme se manifeste-t-il ? 

Au cœur du festival se trouve la résidence artistique. Les loguiviens ont eu la générosité d’ouvrir grand leurs portes à un photographe venu d’une mer lointaine, avec son propre bagage culturel et sa curiosité pour ces terres (et mers !) qu’ils connaissent si bien et qu’ils se sont empressés de partager avec lui. Kodo échangera en retour avec les visiteurs, lors de visites commentées de l’exposition mais aussi lors d’ateliers participatifs proposant de nouvelles façons d’observer son environnement. Enfin, une table ronde interdisciplinaire prendra place avec une farandole d’invités tels que des agriculteurs, ostréiculteurs, pêcheurs, sauveteurs en mer ou garde-côtes qui évoqueront la vie sur le littoral, autant en Bretagne qu’au Japon.

©Kodo Chijiiwa

©Kodo Chijiiwa

©Kodo Chijiiwa

©Kodo Chijiiwa

©BZH Photo