Les saisons Hanabi rendent le cinéma japonais accessible

Si vous êtes un amateur de cinéma japonais, le festival Les saisons Hanabi, lancé par Eric le Bot à la tête de Art House, une société de distribution, en collaboration avec Hanabi, un média communautaire, devrait vous enchanter.
À chaque saison, ses 14 films nippons. Projetés pendant 14 jours, dans les salles obscures françaises. “Ce que nous souhaitions faire avec le festival Les saisons Hanabi, c’est en quelque sorte décloisonner les chapelles. Faire se rencontrer les amateurs de cinéma d’animation japonais et de cinéma dit live, de non-fiction.”
Un thème par saison
Avec, pour chacune des saisons, un thème précis, comme amae pour le printemps, un terme sans équivalent linguistique, mais qui, dérivé du verbe amaeru, pourrait se traduire par “se prévaloir de l’amour de quelqu’un”. L’été était quant à lui sous le signe de takai, “l’autre monde” cher au Japon, pays animiste où la nature est le royaume des kami, ces divinités ou esprits vénérés dans la religion shintoïste.
Le programme du festival couvre donc l’ensemble du spectre du cinéma japonais. Des classiques qui reprennent les codes épurés de Miyazaki comme Wonderland, le royaume sans pluie, à des films assez conceptuels et pointus comme Ne coupez pas, un film de zombie de Shin’ichirô Ueda. “Il a plutôt bien marché à Paris, et beaucoup moins en province. Mais l’intérêt n’est pas que tous nos films fassent de bons scores. L’idée est davantage d’ouvrir des portes, de titiller la curiosité du public pour des films d’un autre genre”, précise Eric le Bot.
Faire voyager le cinéma japonais
Des films projetés, pour cette première édition, dans 200 cinémas partout en France, avec cette volonté forte de faire voyager le septième art nippon hors des salles obscures parisiennes qui ont déjà leur public. Une réussite puisqu’au début du mois de juillet 2019, à quelques jours de la clôture du cycle été, 40 000 spectateurs en France dont 6 000 à Paris ont participé au festival et vu un ou plusieurs des 14 films à l’affiche. “Il y a même une personne qui a vu l’intégralité des films,” confie, amusé mais très fier, Eric le Bot.
Dans ces 14 films, quelques-uns tirent leur épingle du jeu. C’est le cas de Wonderland, le royaume sans pluie, un film d’animation de Keiichi Hara où une jeune fille, en visite chez sa tante antiquaire, pose sa main sur une pierre magique et se retrouve propulsée vers le monde de Wonderland. Ou encore de Dans un jardin qu’on dirait éternel, de Tatsushi Omori, où l’on suit deux cousines qui s’initient au rituel de la cérémonie du thé. Sans oublier Je veux manger ton pancréas, film d’animation d’ouverture de la saison printemps, réalisé par Shinichiro Ushijima, d’après le best seller éponyme de Yoru Sumino, et qui met en lumière de façon bouleversante la fin de vie de la jeune héroïne.
Si les deux premières éditions, printemps et été, lancées respectivement le 15 mai et le 12 juin ont bien fonctionné, les organisateurs commencent déjà à tirer les enseignements de cette première mouture. “Les deux éditions sont finalement un peu proches. Nous ne lancerons pas le cycle automne, mais réfléchissons plutôt à la mise en place d’un programme plus lisible, qui pourrait s’étirer du 1er janvier au 31 décembre.”
Pour les amoureux du cinéma nippon, le rendez-vous est déjà pris.



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